Révérien Rurangwa, jeune rescapé du génocide du Rwanda. Soutenez-le!
Voici ci-dessous le récit d'une vie qui ne
pourra vous laisser indifférent. Si vous désirez ajouter votre
signature et celles de votre entourage au comité de soutien de
Révérien, voici une liste au format
pdf que vous pouvez télécharger, imprimer et retourner à
l'adresse ci-dessous ou déposer à la CAP (Humense, UNIL) avant le
10 avril.
Adresse: Maître Valérie Schweingruber, Global
Conseil, Av. Léopold Robert 11a, 2300 La Chaux-de-Fonds
En avril 1994, la vague de violences perpétrées contre les Tutsis, minorité
ethnique au Rwanda, atteint son apogée: des millions de personnes sont
massacrées sauvagement à la machette, les femmes enceintes sont éventrées et
violées, des enfants sont balancés contre des murs sous les yeux de leurs
parents, des hommes sont torturés avant d’être enterrés vivants. Révérien
Rurangwa, alors âgé de quinze ans, se réfugie avec toute sa famille dans une
petite cabane sur une colline. Ils sont très vite repérés par les meurtriers
utus qui pénètrent dans la cabane et découpent un à un tous les membres de sa
famille à la machette. Ce sont 43 personnes qui périssent dans un bain de sang.
Un oncle veut acheter sa mort par balle, mais les agresseurs lui disent que ce
qu’il possède n’est pas suffisant. Révérien perd lui-même sa main droite,
tranchée par un des tueurs et assiste à la lente agonie de sa mère, dénudée (les
femmes utus avaient pour tâche de déshabiller et de récolter tout objet de
valeur sur les victimes avant qu’elles ne soient assassinées) et couverte
d’entailles profondes. Leur travail accompli, les Utus sortent de la cabane pour
y revenir quelques heures plus tard et achever les survivants. Ce sont 43
personnes qui perdent la vie dans cette cabane ce jour-là, découpés à la
machette, puis brûlées sous les yeux de Révérien, seul rescapé de cette
nombreuse famille tutsie.
Grièvement
blessé, Révérien est recueilli par
l’association « Sentinelles »
d’Edmond Kaiser alors qu’il gît sur un tas de
cadavres. Sa main droite est coupée ainsi que son nez et il a
une grave blessure derrière la tête. Il est
opéré d’urgence sans anesthésie avant
d’être rapatrié en Suisse où il passe trois
mois au CHUV. En 1996, il retourne au Rwanda pour tenter de retrouver
d’éventuels survivants de sa famille ou de ses
connaissances. Il apprend que ses agresseurs, qu’il avait
dénoncés auprès de la justice, sont toujours en
liberté. Lors de son séjour, Révérien
reçoit plusieurs menaces de mort et est agressé dans la
rue.
Il
revient en Suisse en 2000 et dépose une demande d’asile.
Dans l’attente d’une réponse et malgré ses
cicatrices et son passé lourd à porter, il essaye de
vivre une vie normale tout en craignant d’être
renvoyé au Rwanda. Il suit des cours à
l’école Bénédict de Neuchâtel et
témoigne régulièrement de son passé. Il
suit les activités du Parlement des Jeunes de La Chaux-de-Fonds
et commence à écrire un livre pour raconter sa tragique
histoire.
Le 17 mars 2006, il reçoit la réponse à sa demande d’asile : elle est refusée.
Révérien Rurangwa, seul rescapé d’une famille de 43 personnes, recueilli et
soigné en Suisse, doit retourner au Rwanda où sa vie est gravement menacée.
La situation actuelle au Rwanda est toujours critique pour les Tutsis et ceci
même si le président actuel appartient à l’ethnie tutsie. En effet, les prisons
sont pleines et les victimes tusties ayant témoigné contre leurs agresseurs ne
bénéficient d’aucune sécurité. Depuis 1995, un tribunal international s’est
ouvert pour le Rwanda. En 10 ans, seules 10 personnes ont été jugées. Les
survivants du génocide refusent de témoigner par peur d’être assassinés.
La
Suisse ne peut rester indifférente à la situation de ces
personnes. Renvoyer Révérien Rurangwa au Rwanda est un
acte hypocrite et criminel. Hypocrite car, même si le pays a
retrouvé son calme, la sécurité de
Révérien n’est pas assurée. Criminel, car la
vie de Révérien est directement menacée.
Révérien n’est pas un
« faux requérant », il ne profite pas du système suisse, parle français et
étudie à Neuchâtel. Sa présence en Suisse est une richesse : il est là pour nous
rappeler que les atrocités d’un génocide, même à l’autre bout du monde, ne
peuvent être oubliées et ignorées. N’oublions pas le génocide du Rwanda, ne
fermons pas les yeux sur la situation de Révérien .