16/06/06:
Voilà une nouvelle année qui s'achève, pleine
de réussite, de joie, de luttes, de croissance (en membres
chaleureux et combatifs pas en cotation boursière je vous
rassure). Car c'est vraiment cela qui m'a réjoui et touché cette
année: cette recrudescence de nouveaux militants, engagés, motivés
pour améliorer le sort de millions d'autres êtres humains,
inconnus mais tellement proches de nous à la fois. Merci à toutes
et tous pour votre engagement de tous les instants et bravo à Yann
et Natanaelle, nos deux grands co-responsables!
Que ce soit pour soulager notre conscience, par
idéalisme forcené ou par conviction, nous avons toutes et tous
apporté notre pierre à l'édifice, cette idée d'un monde plus
juste, plus équitable, débarrassé de toute sa misère, de toute
guerre, de toute torture contre qui que ce soit pour quelque
raison que ce soit. Cette planète où les inégalités perdurent et
s'accentuent bien souvent. Notre société où la pénurie crée la
valeur, où la dette étrangle les Hommes, bafouant par là-même les
droits humains les plus fondamentaux comme les droits à
l'alimentation et à l'eau (potable!). Ce sont nos institutions
internationales, nos pays, nos banques, nos multinationales qui
tiennent l'arme de ce crime innommable. 100'000 innocents
mourrant chaque jour à cause de la faim ou de la malnutrition,
dont un enfant de moins de dix ans assassiné par l'humanité (si
elle mérite encore cette dénomination) toutes les cinq secondes.
Et pour tous ces drames quotidiens, combien de flashes télévisés?
Combien de guerres? Combien de budgets pour l'aide au
développement de nos États augmentés?
Vous le savez aussi bien que moi: zéro. Un seul remède pour
essayer de se protéger de toute cette misère: construire des murs,
des remparts, élaborer de nouvelles lois, bref se couper du
Tiers-Monde comme la noblesse le faisait du Tiers-État, fermer les
yeux, éviter les miséreux qui n'ont pas eu la chance de naître
dans notre beau pays ou dans cette chère "forteresse européenne".
Ce hasard est loin de sourire à tous les êtres humains et la
fameuse main invisible n'est pas prête de réparer l'injustice de
la naissance. Alors que nous reste-t-il pour sauver notre
conscience? Je n'ai pas la prétention d'avoir les solutions aux
problèmes de ce monde, mais il y a déjà un seul acte à réaliser,
qui ne nous coûtera rien, un timbre tout au plus. Un choix qui
nous rappellera que l'Homme a une conscience, et plus que cela un
coeur, que la Suisse est belle et qu'on peut encore la regarder en
face... Votez deux fois non le 24 septembre. Votez contre ces deux
lois inhumaines (lois sur l'Asile et les étrangers). Voter est un
droit cher à ce pays, le 24 ce sera un devoir. Les affamés, les
esclaves de la dette, les opprimés du monde entier n'ont pas
choisi leur situation, mais nous, suisses, nous pourrons le faire
en ce beau (j'espère qu'il le sera) dimanche d'automne.
(Mathias Humbert)